Histoires des Syndicats

1895  :  le  congrès  fondateur …

Ce  congrès  peut  être  considéré  comme  le  moment  d’unification  du  mouvement  syndical.  Il réunit  les  délégués  de  28  fédérations  d’industries  ou  de  métiers,  de  18  Bourses  du  travail et  de  126  syndicats  non  fédérés.

Les  statuts  de  la  Confédération, votés  lors  du  congrès,  stipulent que la

«Confédération générale du travail a exclusivement pour objet d’unir, sur le terrain économique et  dans  des  liens  d’étroite  solidarité, les travailleurs en lutte pour leur  émancipation  intégrale».

Face au 1er conflit mondial

A  cette  époque,  la  CGT  revendiquait la Journée de 8 heures et dénonçait  la  retraite  des  morts.

En 1900, la CGT crée son propre journal  «La  Voix  du  Peuple».

La  charte  d’Amiens  adoptée  en 1906  marque  le  triomphe  des thèses de l’anarcho-syndicalisme.

La  question  de  L’État  va  cristalliser les clivages dans la CGT entre réformistes  et  révolutionnaires, accentués par l’arrivée au gouvernement  d’anciens  dirigeants  socialistes à l’approche de la guerre.

C’est  dans  ce  contexte  que  peu à  peu  la  CGT  va  rallier  l’union sacrée,  pourtant  après  avoir  lutté  contre.  Au  lendemain  de  la guerre,  les  divisions  persistent.

 1920  :  la  1ère  scission  :

Au sortir de la guerre, la journée de 8h00 et les conventions collectives sont adoptées, mais dans les faits, elles ne seront pas appliquées.

En  novembre  1919,  la  CFTC  se constitue sur une base confessionnelle chrétienne ouvertement opposée  au  syndicalisme  de  classe.

La  CGTU  naît  de  l’exclusion  des minoritaires de la CGT. Le pluralisme syndical fait place à la division syndicale  :  CGT,  CGTU,  CFTC.

Dans  une  période  marquée  par la  mutation  de  l’ouvrier  de  métier  vers  l’ouvrier  d’industrie  et l’essor  du  Taylorisme,  CGT  et CGTU s’opposent sur les formes et  les  moyens  pour  transformer la société. La CGT voit ses effectifs  croître  jusqu’en  1930.

La  CGT  regroupe  dans  un  premier  temps  tous  les  opposants au  réformisme,  alors  que  la CGTU  se  structure  à  partir  des organisations  issues  de  la  CGT.

La crise économique et sociale se développe.  Le  coup  de  force  des ligues  d’extrême  droite  en  1934, entraîne  une  manifestation  commune de la CGTU et de la CGT.

1936 : La réunification

Les  directions  confédérales poussées  par  la  base,  sont contraintes  de  discuter  de  la  réunification  qui  se  réalise  en 1936  au  congrès  de  Toulouse.

Avec  le  succès  du  Front  Populaire  et  surtout  des  luttes, le  patronat  est  obligé  de  signer  les  accords  de  Matignon.

La  CGT  obtient  :

  • des  augmentations  de  salaires  de  7  à  15  %,
  • la  création  des  délégués  d’atelier,
  • la  création  des  conventions  collectives,
  • la  semaine de  40  heures  et  les  15  premiers  jours  de  congés  payés.

Néanmoins,  les  clivages  au  sein de  la  CGT  réapparaissent  à  propos  de  la  guerre  civile  espagnole,  de  la  pause  des  réformes décrétée  par  le  gouvernement (1937),  des  accords  de  Munich et  de  l’échec  de  la  grève  générale contre  les  décrets  lois  (1938).

1940  –  1945  :  les  années troubles

La  CGT  éclate,  la  plupart  des militants  devenant  clandestins, d’autres  rejoignant  Pétain.  Il  faut attendre 1940-1941 pour que des luttes émergent et se développent et 1943 pour que la CGT se réunifie.

La CGT participera à la résistance, puis  à  la  grève  insurrectionnelle qui  libèrera  Paris.  La  CGT  est membre  du  Conseil  National  de la  Résistance  et  participe  aussi  à la  rédaction  de  son  programme.

Après la libération, la CGT appelle à la bataille de la production pour la reconstruction économique du pays. La guerre froide, les stratégies divergentes, le poids du passé divisent  la  CGT,  malgré  des  victoires  importantes  notamment  :

  • les  nationalisations,
  • les  Comités d’Entreprises,
  • la  Sécurité  sociale.

 

1947 – 1968 : la recherche de l’unité d’action

En  1947  le  syndicat  FO  se constitue.

Les  enseignants créent  la  FEN,  refusant  de choisir  entre  la  CGT  et  FO.

Malgré  l’affaiblissement  de  la CGT,  des  luttes  se  développent.

L’importance  des  grèves  de  1953 sur le problème de l’âge de la retraite  dans  la  fonction  publique débouche sur des luttes unitaires dans  de  nombreux  secteurs.

Celles-ci  se  renforcent  au  regard de la hausse des prix, des atteintes à  la  sécurité  sociale,  du  blocage des  salaires  et  de  la  dévaluation.

Dans  le  même  temps,  la  CGT se  lance  dans  la  bataille  pour la  fin  de  la  guerre  en  Algérie.

En 1964, la CFTC scissionne et la CFDT  est  créée.  Toutefois,  une minorité  de  militants  permet  de maintenir la CFTC.

Confrontés au blocage des salaires, à l’austérité, à la  multiplication  des  fermetures d’entreprise et aux licenciements, CGT  et  CFDT  signent  en  1966un accord sur des revendications minimales. Les grèves et les manifestations  unitaires  se  succèdent.

Hormis  la  grève  générale  du  13 mai  1968,  qui  fût  unitaire  avec la  CFDT,  la  FEN  et  l’UNEF, chaque  organisation  syndicale  fera  cavalier  seul  dans  le contexte des évènements de 1968.

Ceux-ci déboucheront sur les accords de Grenelle.

1968-1981  :  Les  syndicats face à la crise.

Les  bouleversements  technologiques  et  les  mutations  du  salariat  s’accélèrent.  Après  les  évènements de 1968, le changement social est à l’ordre du jour.

A partir  de  mars  1969,  première  journée d’action unitaire CGT-CFDT, les luttes vont se développer dans tout le pays (Lip, Rateau…). Mais peu  à  peu  les  relations  vont  se

tendre entre la CFDT et la CGT.

De 1981 à nos jours :

Après  l’élection  de  François  Mitterrand,  la  désunion  est  totale.

La  CGT  demeure  la  seule  force d’entrainement  des  luttes,  alors que  la  CFDT  prône  le  «réalisme social»,  FO  «l’indépendance» et  la  CGC  «le  corporatisme».

Confrontées  au  chacun  pour soi,  à  la  casse  de  l’industrie, au  chômage  de  masse,  la  CGT doit  continuer  à  se  réinventer.

Les  militants  d’aujourd’hui, forts  de  cette  histoire,  doivent continuer  de  forger  avec  les salariés  l’outil  syndical  dont ils  ont  besoin  pour  préserver, maintenir,  créer  de  nouveaux droits  individuels  et  collectifs qui  pourront  perdurer  et  bénéficier  aux  générations  futures.

En complément, une vidéo sympa :

https://www.youtube.com/watch?v=K5HQQjKLCrs

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