Le 8 mars, c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes
Le 8 mars, ce n’est pas la journée de LA femme, ce n’est pas la Saint Valentin ou la fête des mères, le jour où nous faire des cadeaux ou, exceptionnellement, faire la vaisselle à notre place, le 8 mars, c’est la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le moment de se mobiliser pour gagner enfin l’égalité.
Et c’est indispensable parce que l’égalité on en est très loin, notamment au travail : les femmes gagnent, en moyenne, toujours 25 % de salaire en moins.
Chaque jour, c’est comme si nous arrêtions d’être payées à 15h40.
Toujours un salaire d’un quart en moins pour les femmes
Parce que nous travaillons plus souvent à temps partiel, dans des professions dévalorisées, parce que nous ne franchissons pas les « plafonds de verre », que nous sommes souvent scotchées à un « plancher collant » et que des « parois de verre » nous cantonnent dans peu de professions, nous gagnons toujours un quart en moins. Nous sommes pourtant concentrées dans les métiers qui ont été qualifiés d’essentiels.
Lorsqu’en mars, il y a un an, nous applaudissions à nos fenêtres les salarié·e·s en première ligne, il s’agissait, très majoritairement, de femmes : les infirmières, aides-soignantes, aides à domiciles, caissières, agentes d’entretien, assistantes maternelles ou ouvrières dans l’agroalimentaire par exemple.
Premières de corvée dont le travail est indispensable et pourtant invisibilisées, dévalorisées et sous payées !
Ces inégalités salariales font système : gagner moins, travailler à temps partiel, occuper des emplois dévalorisés… renforce la dépendance des femmes vis-à-vis d’un éventuel conjoint et inversement, parce que les charges domestiques et familiales ne sont pas partagées, les entreprises nous attribuent moins de promotions et nous enferment dans des voies de garage.
Essentielles, davantage qualifiées mais sous payées
Nous sommes aussi, ouvrières, employées ou cadres, toutes confrontées au sexisme et aux violences dans notre travail : des propos dévalorisants ou même des violences sexuelles qui ont pour conséquence de remettre en cause notre professionnalisme, de nous assigner à une position d’infériorité, à des tâches subalternes.
Se battre pour l’égalité salariale et professionnelle, la fin des contrats précaires et la dévalorisation des emplois féminisés, revendiquer un vrai partage des tâches et des temps domestiques et familiaux, c’est aussi agir pour une société plus juste et non-violente.
Mais les choses bougent. Partout dans le monde, les femmes se mobilisent. Et de plus en plus d’hommes refusent d’être enfermés dans des rôles stéréotypés et aspirent à sortir des rapports de domination.
Le féminisme, ce n’est pas la guerre des sexes, ce n’est pas l’inversion des rapports de domination. Nous voulons “juste” une société égalitaire.
Le 8 mars, syndicats et associations féministes appellent à une grève féministe pour exiger l’égalité, au travail comme dans la vie. Le 8 mars, femmes comme hommes, faisons grève, manifestons et débrayons à 15h40 ou deux heures avant la fin de la journée pour dénoncer les inégalités salariales !
Tout au long de cette seconde heure d’information syndicale, des femmes témoigneront de leurs conditions de travail, de leurs faibles rémunérations et de leurs luttes ; elles expliqueront pourquoi elles seront en grève le 8 mars.
Un homme sage-femme parlera de la dévalorisation de cette profession et expliquera pourquoi lui aussi se mobilisera le 8 mars ! Nous aurons également la chance d’accueillir Anna Gabriel, syndicaliste suisse, qui nous parlera des fortes mobilisations féministes dans son pays.