LA CGT NE SIGNE PAS !!!

Pourquoi la CGT ne signe pas ce licenciement boursier ?

Les syndicats n’ont pas pour vocation d’aider la direction à faire un plan social ou à servir de caution pour cela. Leur rôle est de défendre les salariés DANS l’entreprise.

Cependant, nous avons tout de même essayé de faire en sorte que tout se passe pour le mieux tant pour ceux qui vont partir que  pour ceux qui restent.  Malgré cela, la direction est restée sourde à nos revendications.

Parmi celles-ci (être exhaustif serait trop long) :

  • Job Roles (JR)– point bloquant annoncé
    • Ciblage trop précis et porté sur l’individuel, avec notamment l’existence d’un fichier nominatif.
    • Attribution des job Roles faite en dépit du bon sens. Beaucoup de job rôle ne correspondent pas aux compétences réelles des salariés, ce qui engendre donc un risque concernant la réorganisation à terme basée sur ce critère. Cela nous a été confirmé par de nombreux managers.

Ce critère d’éligibilité est clairement problématique. Le fait que la mise en place des Job Roles soit « plus récente » que d’autres indicateurs ne justifie en rien son utilisation en tant que critère d’éligibilité.

Sur ce point la direction persiste… Pourquoi ?
Simplement pour lister de manière cachée (afin d’être légalement dans les clous) un ensemble de personnes devenues persona non grata et dont il faut absolument se débarrasser.

Pourquoi certains chefs assurent-ils à leurs collègues qu’ils ne sont pas concernés par la RCC alors même que le job rôle de ceux-ci est dans la cible ?

Pourquoi pour le job rôle Project Manager (par exemple), le départ ayant eu lieu ne donne pas lieu à une mise à jour des départs à prévoir ? (1 sur 212 en Janvier, 1 sur 211 aujourd’hui…) Le départ ayant eu lieu ne serait pas le bon ?

Et au-delà de ce tour de passe-passe, qui peut imaginer que l’organisation de l’entreprise risque à ce point de ne pas être optimale car il y a un Project Manager de trop parmi les 211 !!!! Ou alors l’un de ces PM est clairement visé par la direction qui n’attend qu’une chose c’est de le voir partir…

Ces dernières semaines, nous avons reçu de la part des salariés de nombreux témoignages révélant toutes ces aberrations, ce qui nous conduit à confirmer nos doutes initiaux : cette RCC basée sur ces Job Rôle est une supercherie, les incohérences relevées et non corrigées malgré nos remontées indiquent un principe de volontariat non respecté.

  • Retraites
    • Nous demandions un congé de mobilité de 2 ans pour tous (retraite, départ externe,…).
    • Nous demandions à ce que les salariés en retraite progressive puisse candidater
    • Nous demandions à ce que le budget pour le rachat de trimestres soit identique aux autres typologies de départ avec une enveloppe de 1PASS (46 368 € )
      • Une telle enveloppe aurait permis de racheter 8 trimestres en moyenne
  • Reconversions et formations
    • Impossibilité pour nombre de parcours scolaires de pouvoir s’inscrire dans le calendrier imposé par cet accord
    • Manque d’homogénéité et de justification sur les dispositifs proposés (critères de durées, coûts…) : nous proposions une enveloppe identique pour tous les types de départ sans distinction

Nul doute que cette RCC va faire de nombreux déçus,  de toute part :

  • Parmi les salariés qui veulent partir d’abord :

Nous gageons que cette RCC va remporter un vif succès parmi les salariés. Plus personne ne se reconnait dans la stratégie de Worldline, la réorganisation Power24 sème un trouble terrible parmi les salariés qui ne s’y retrouvent plus. Tout cela ne fait plus rêver grand monde et pire, l’avenir d’une entreprise avec une stratégie floue fait peur. Aussi, peut être est-il temps de profiter de cette RCC pour partir puisque, de toute façon, aux salariés français le groupe préfère maintenant le salarié indien.

Mais… tel qu’il est écrit, l’accord fera une grande partie de frustrés, obligés de rester alors qu’ils avaient un vrai projet plein d’avenir. Les raisons de ces refus seront nombreuses : «  vous n’êtes pas dans le bon job rôle » , « vous êtes trop nombreux à vouloir partir », « vous êtes un  élément clé  et la direction ne veut pas vous voir partir »…

  • Mais aussi et surtout parmi les salariés qui restent

L’ « engagement moral » de la direction ne prévoit aucun budget, aucun calendrier et reste trop vague : les promesses n’engagent que ceux qui y croient. La CGT n’y croit pas et mesurera les résultats en temps voulu. Alors même que les négociateurs de la direction ont su récupérer in extremis du budget pour obtenir la signature de deux OS permettant de dépasser les 50% des voix nécessaires, elle n’a pas été en mesure de définir les contours d’un budget NAO pour remotiver les salariés.
Nous formulons ici le vœux que la direction trouve la même énergie pour défendre un vrai budget de NAO que celle qu’elle a su dépenser pour dégager toujours plus d’argent pour les partants…
A ce jour la direction ne nous propose rien sur ce sujet comme sur d’autres, dire que nous avons obtenu des engagements concrets la dessus serait mensonger.

Enfin l’accord de Qualité Vie au Travail que nous réclamions sera remis à plus tard sans engagement ferme.

En résumé, certains points bloquants ont clairement été identifiés par la CGT dès le début de ces négociations et restent aujourd’hui, toujours présents dans la proposition actuelle.
Rappelons que les 300k€ de plafond d’indemnités de rupture ne concernent quasiment personne en dehors de quelques hauts (voire très hauts) salaires. Cette mesure ne compense en rien les nombreux manquements de cet accord.

Trop d’éléments, bien que non considérés comme « bloquants », restent trop impactants dans la version finale.

Nous défendons nos salariés et l’emploi

Nous ne pouvons pas signer un accord qui ne va satisfaire que quelques salariés et laisser tous les autres dans une situation périlleuse et anxiogène. Il aurait été plus sécurisant pour l’avenir de Worldline de faire participer l’ensemble des salariés à une nouvelle organisation nécessaire.

La CGT, elle, a négocié dans l’intérêt de TOUS les salariés.

La CGT défend l’emploi en France et n’est pas là pour cautionner le Dumping Social via une délocalisation en Inde, les postes supprimés étant recréés par ailleurs.

Les Organisations Syndicales qui signeront y ont trouvé leur compte : la direction a su manœuvrer et satisfaire les deux organisations syndicales représentant 50% des voix aux élections professionnelles (et donc les deux seules réellement dignes d’intérêt à ses yeux). Cela a permis d’arriver à une promesse de signature (mais à quel prix) sauvant ainsi la face de l’entreprise devant un marché toujours plus exigeant et, par la même occasion, la tête de nos dirigeants..

En négociant et en apportant ses idées,  la CGT a tout fait pour améliorer le texte avec comme objectif de préserver l’emploi avec le repositionnement dans l’entreprise des jobs rôle visés.

Cette RCC aurait dû laisser le choix à chaque salarié(e) de pouvoir quitter l’entreprise ou d’y rester dans de BONNES conditions.

Le fait d’avoir introduit récemment des job rôles a réduit la population pouvant bénéficier de cet accord tout en stigmatisant une partie des salariés.

La CGT craint pour l’avenir de ceux qui restent et pour la pérennité de Worldline : les salariés non ciblés que la direction voulait voir rester vont être déçus, vont être surchargés et vont soit partir en masse ou soit être contraint de rester. Qui seront les prochains « job rôle » ciblés ?

Licencier pour augmenter les 23.9% de marge déjà (très) importante : La CGT dit et a toujours dit « NON » !

Arrêtons de faire du Atos, faisons du Worldline !

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