CPF : une nouvelle arnaque ?

Un amendement du gouvernement au projet de loi de finances 2023, déposé samedi 10 décembre, prévoit un « reste à charge » pour les salariés qui veulent bénéficier de leur compte personnel de formation. Une attaque en règle aux droits des travailleurs.

Alors que les salariés supportent déjà le coût d’une inflation galopante (6,2% depuis un an en octobre 2022 selon l’Insee), le gouvernement souhaite qu’ils mettent également la main à la poche pour utiliser leur compte personnel de formation (CPF). Ce samedi 10 décembre, un amendement au projet de loi de finances 2023 a été déposé par l’exécutif pour « instaurer une participation du titulaire, quel que soit le montant de droits disponible sur son compte  ». Le texte précise que la participation du salarié   »sera proportionnelle au coût de la formation, dans la limite d’un plafond ou fixée à une somme forfaitaire  », selon des modalités qui seront définies par décret. La mesure ne s’appliquera pas aux demandeurs d’emploi et aux salariés inscrits dans une formation « co-construite » avec leur employeur.

Le choix retenu par le gouvernement de faire payer aux salariés le déficit structurel de France compétences s’inscrit dans la lignée des politiques menées en faveur du capital :  » le gouvernement ne veut imposer aucune obligation aux entreprises » analyse Angeline Barth. « Plutôt que de s’attaquer aux vraies racines de ce déficit en conditionnant les aides aux entreprises à l’insertion des jeunes, à des questions d’égalité femmes-hommes ou au respect de clauses environnementales, le gouvernement a décidé de s’attaquer au droit des travailleurs. » De son côté, la CGT appelle à augmenter les contributions des entreprises à la formation professionnelle à hauteur de 1,6 %, soit le taux auquel elles étaient soumises jusqu’en 2014.

 

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *