Télétravail : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Le contexte

Au 31 juillet, par décision gouvernementale, le télétravail dit exceptionnel n’est plus en vigueur. Le télétravail habituel redevient donc la norme. Chaque télétravailleur doit avoir un avenant de télétravail et le télétravail doit être encadré par un accord ou une charte (si pas d’accord entre la direction et les organisations syndicales).

Faute d’accord possible entre la direction et les organisations syndicales, la direction de Worldline a donc rédigé unilatéralement une nouvelle charte !

Chez Worldline , aucun avenant de télétravail ne sera reconduit puisqu’il ne respecte pas la nouvelle charte.

D’après la direction (elle devrait l’écrire en annexe), au 31 juillet, l’ensemble des salariés de l’UES Worldline serait télétravailleur selon la nouvelle charte. Ils commenceraient le télétravail habituel avec un avenant « automatique », sans demande écrite de leur part puis à partir d’octobre, novembre, les salariés devront faire une demande d’avenant « standard » . Les salariés qui souhaiteraient plus ou moins de jours de télétravail, seraient gérés au cas par cas par la RH.

L’ORGANISATION DU TELETRAVAIL vue par Worldline : une usine à gaz !

Ce qu’il faut déjà savoir : il existe depuis peu du télétravail à 100% accordé à quelques nouveaux embauchés : cela n’est pas intégré dans la charte proposée à tous.

Leur charte présente deux règles de base :

  • 10 jours minimum de présence sur site par mois pour un temps plein
  • 1 jour de présence minimum sur site par semaine pour tous les salariés (temps plein ou temps partiel)

Avec une prise de congés (CP ou RTT) dans le mois, le nombre de jours de présence est proratisé ainsi:

  • < 10j de congés pris : pas de proratisation
  • >=10j de congés pris : 5 jours de présence minimum sur site dans le mois
  • >=15j de congés pris : 2 jours de présence minimum sur site
  • >=20j de congés pris : 1 jour de présence minimum sur site la semaine de son retour sauf si le salarié est en congé le mois civil entier

De plus, à titre d’exception, le manager peut autoriser le salarié à 9 jours de présence minimum sur un mois et dans ce cas, si besoin, autoriser le salarié à télétravailler la semaine complète afin qu’il se consacre à des tâches nécessitant de la concentration.

Nous invitons les développeurs à produire un logiciel suffisamment sophistiqué pour résoudre le casse-tête hebdomadaire de la gestion des jours de présence possibles afin de faciliter la vie de nos collègues et managers 😊

Pour la CGT,
·       Cette charte est incohérente et incompréhensible
·       Si un salarié souhaite conserver ses jours de télétravail, la règle de proratisation lui impose implicitement de prendre au minimum 10 jours de congé dans le mois :

 

mois nombre de jours ouvrés nombre de congés nombre de jours de présence minimum proratisé nombre de jours de télétravail possible
février 2022 20 9 10 (pas de prorata)
1 maximum
février 2022 20 10 5
5 possibles

Grace à la pression de la CGT, la direction devrait revoir le seuil. Pour elle, l’idée serait que les salariés soient présents sur site avant et après leurs vacances.

De même, il vaut mieux prendre 15 jours dans un mois plutôt que 15 jours à cheval sur 2 mois : ridicule et incompatible avec le planning des congés au sein d’une même équipe !

  • Aucune compensation n’est prévue pour des salariés qui sont amenés à travailler les samedis, dimanches et jours fériés, ainsi que pour ceux qui réalisent des astreintes en plus de leur semaine de travail. Pour la CGT, ces cas devraient offrir la possibilité d’avoir des jours de télétravail complémentaires pour concilier vie professionnelle et vie personnelle
  • Pour la CGT, la présence sur site devrait être gérée mensuellement et non de façon hebdomadaire. Pour des salariés éloignés, cela permettrait d’éviter des déplacements inutiles et polluants pour une simple raison de présence
Une équation simple :

déplacement = pollution= frais

augmentation chez Worldline <<<< inflation = frais à la charge du salarié

 

ALLOCATION FORFAITAIRE GLOBALE

La charte de la direction indique que cette nouvelle allocation sera applicable au 1er janvier 2023 pour des raisons techniques.

Sous couvert d’une règle URSSAF, l’allocation sera de :

Initialement à 2.50€ par journée télétravaillée, la limite était de 27,50€ par mois civil.  

Ce montant a été ramené à 30 €  après les premières remarques faites en séance par la CGT, et appuyées  par tous. Cela reste encore insuffisant si l’on prend un mois à 23 jours ouvrés, 13 jours pourraient être en télétravail : 13 * 2.5 = 32.5 €. 

 

mois nombre de jours nombre de congés nombre de jours de présence proratisés nombre de jours de télétravail allocation théorique allocation Worldline
Ex mars 2023 23 0 10 13 32,5 30

 

  • 2.5 € par jour, ce n’est pas du salaire, mais juste une participation aux frais pour une journée en télétravail. Ces frais réels  ne doivent pas être supportés par les salariés, qui d’un côté rendent service à une direction ayant mis en place moins de bureau qu’ il y a d employés (ex Voltaire), et qui ne rembourserait pas ici de simple dépenses effectives de fonctionnement .
  • La règle devrait être 1 jour de télétravail  = 2.5 €, à appliquer au nombre de jours travaillés dans le mois. Pour que cela soit équitable, la limite proposée de 30€  ne devrait pas exister.
  • La charte devrait intégrer un plan de revalorisation annuel de ces 2.5€ pour suivre l’inflation et les règles URSSAF.

Notre direction, par ses écarts, crée des différences de traitement, ce que nous dénonçons.

 

Pour la  CGT s’est insuffisant. Toutes les dépenses doivent être réellement prises en charge et les télétravailleurs doivent conserver leurs tickets restaurants.
1er  aout 2022, fin du télétravail exceptionnel = nouvelle gestion du télétravail
1er Janvier 2023, nouvelle règle de compensation d’un nouveau mode de télétravail.
IRRECEVABLE : La nouvelle règle de compensation doit s’appliquer au 1er aout. En serait-il ainsi si la règle de compensation actuelle était plus avantageuses que celle prévue ?
Mobilier, matériel informatique du télétravailleur

La direction ne prend que 50% du montant TTC des équipements dans la limite de :

  • 300€ TTC la première fois
  • 150€ TTC tous les 3 ans : l’équipement ne doit pas tomber en panne avant

Les remboursements se font en une fois et sont limités à une liste de matériel précise :

un bureau, un fauteuil ergonomique, un caisson de rangement, un écran d’ordinateur, une souris (ou souris ergonomique), un tapis de souris, un clavier, un pico-projecteur (pour des films?), matériel de connexion réseau, station d’accueil informatique, rehausseur d’ordinateur, casque audio, clef USB, hub mais pas de lampe de bureau

La proposition d’un achat unique est incompatible avec un matériel qui tomberait en panne en cours d’année. Pour la CGT,  l’employeur doit proposer et maintenir un kit de base du télétravailleur ( chaise, écran, hub, casque, clavier, …)

En réunion, la direction présente un système de portefeuille qui permettrait d’échelonner les achats suivant les besoins mais elle écrit que le remboursement doivent se faire en une seule fois.

Pour la CGT, Worldline, société de paiement, devrait être capable de gérer des achats dans les limites des plafonds, en plusieurs fois suivant les besoins réels des salariés.

Imprimer cet article Télécharger cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *